"Arkady Strugatsky, Boris Strugatsky. Traduit du russe (Фр.)" - читать интересную книгу автора

Elle se dКtourna immКdiatement et entreprit de rassembler dans un
papier journal les restes de nourriture.
- Et pourquoi "comme Ъa"? dit-elle. Je peux vous donner le divan.
Vous dormirez jusqu'au matin, puis on vous trouvera une chambre. Vous ne
pouvez pas passer toutes les nuits dans la bibliothЙque..
- Merci. Mais demain je m'en vais. Elle le regarda avec Кtonnement.
- Vous partez? Dans la forЛt?
- Non, chez moi.
- Chez vous... (Elle enveloppa lentement les restes dans le
journal.) Mais vous vouliez toujours aller dans la forЛt, je vous l'ai
moi-mЛme entendu dire.
- C'est que, voyez-vous, je voulais... Mais on ne veut pas que j'y
aille. Je ne sais mЛme pas pourquoi. Et je n'ai rien Б faire Б
l'Administration. Donc je me suis mis d'accord avec Touzik... Il m'emmЙne
demain. Il est dКjБ trois heures
maintenant. Je vais aller dans le garage m'installer dans la voiture
de Touzik, et lБ j'attendrai le matin. Donc ce n'est pas la peine de vous
inquiКter...
- Je vais donc vous dire adieu... Б moins que vous ne vouliez
quand mЛme venir?
- Merci, je prКfЙre attendre- dans la voiture... J'ai peur de ne
pas me rКveiller. Touzik n'attendra pas.
Ils sortirent et gagnЙrent le garage main dans la main.
- Alors, vous n'avez pas aimК ce que Touzik a racontК?
demanda-t-elle.
- Non. Je n'ai pas du tout aimК. Je n'aime pas qu'on parle de Ъa.
A quoi bon? J'en ai plutЖt honte... honte pour lui, pour vous, pour moi...
Pour tout le monde. ъa n'a pas de sens. On dirait qu'il y a un grand
ennui...
- C'est la plupart du temps Б cause de cet ennui, dit Alevtina.
Mais vous n'avez pas Б avoir honte pour moi, j'y suis indiffКrente. ъa
m'est parfaitement Кgal... VoilБ, vous Лtes arrivК. Embrassez-moi avant de
me quitter.
Perets l'embrassa, avec une vague sensation de regret.
- Merci, dit-elle.
Puis elle fit demi-tour et s'Кloigna rapidement. Sans savoir
pourquoi, Perets agita la main dans sa direction.
Il pКnКtra dans le garage КclairК par de petites ampoules bleues,
enjamba le gardien qui ronflait sur un siЙge empruntК Б une voiture,
trouva le camion de Touzik et grimpa dans la cabine. ъa sentait le
caoutchouc, l'essence, la poussiЙre. Sur le
pare-brise dansait un Mickey Mouse aux bras et jambes КcartКs. On est
bien, Ъa va, se dit Perets. J'aurais dЩ venir ici tout de suite. Tout
autour Кtaient garКes les voitures muettes, sombres et vides. Le gardien
ronflait bruyamment. Les voitures
dormaient, le gardien dormait, tout dormait dans l'Administration.
Alevtina se dКshabillait dans sa chambre devant sa glace, Б cЖtК de son
lit prКparК, un grand lit Б deux places doux et chaud... Non, il ne faut
pas penser Б Ъa. Parce que le jour on
est gЛnК par les bavardages, le bruit de la "mercedes", tout ce