"Arkady Strugatsky, Boris Strugatsky. Traduit du russe (Фр.)" - читать интересную книгу автораcommandant qui expliquait au veilleur ensommeillК : "... Il va
vouloir rentrer. Il ne faut pas le laisser faire! Son... (sinistre murmure confus) Compris? Tu rКponds..." Perets s'assit sur sa valise et Кtendit son manteau sur ses genoux. - Non, je vous en prie, fit la voix du comman dant derriЙre lui. Je vous demande de quitter le perron. Je vous demande d'Кvacuer complЙtement le territoire de l'hЖtel. Il fallut partir. Perets posa sa valise sur la chaussКe. Le commandant piКtina encore un peu en grommelant : " Je vous en prie instamment... ma femme... sans excЙs d'aucune sorte... les consКquences... impossible..." Puis il partit en frЖlant le mur, silhouette blanche dans ses sous-vЛtements. Perets vit les fenЛtres noires des cottages, les fenЛtres noires de l'Administration, les fenЛtres noires de l'hЖtel. Nulle part il n'y avait de lumiЙre, les ampoules des rues elles-mЛmes Кtaient Кteintes. Il n'y avait que la lune, ronde, brillante et mКchante. Et soudain il dКcouvrit qu'il Кtait seul. Personne auprЙs de lui. Autour, les gens dorment, et ils m'aiment tous, je le sais, je m'en suis souvent aperЪu. Et pourtant je suis seul, comme s'ils Кtaient tous morts d'un coup ou subitement devenus mes ennemis... Et le commandant est un brave monstre d'homme affligК de la maladie de Basedow, un malchanceux qui s'est collК Б moi du premier jour qu'il m'a vu. Nous avons jouК du piano Б quatre mains et avons parlК, et j'Кtais le seul avec qui il osait parler, avec qui il se sentait un homme Б part entiЙre, et pas Кnorme liasse de dКnonciations. Quatre-vingt-douze dКnonciations me concernant, toutes Кcrites de la mЛme main et signКes de noms diffКrents. Comme quoi je volais Б la poste la cire Б cacheter de l'Etat, j'avais amenК dans ma valise une maПtresse mineure que je cachais dans le sous-sol de la boulangerie, et bien d'autres choses encore... Et Kim avait lu ces dКnonciations, en avait jetК certaines au panier et avait mis les autres de cЖtК en marmonnant : "ъa, c'est Б creuser." Et c'Кtait inattendu et effrayant, insensК et repoussant... Les regards furtifs qu'il me jetait, et ses yeux qu'il dКtournait aussitЖt... Perets se leva, prit sa valise et partit Б l'aventure, lБ oЭ le mЙnerait son inspiration. Mais son inspiration ne le conduisait nulle part. Il tituba, Кternua de poussiЙre et sans doute tomba Б plusieurs reprises. La valise Кtait incroyablement lourde, comme impossible Б diriger. Elle se frottait Б la jambe comme un fardeau, puis s'envolait pesamment et resurgissait des tКnЙbres pour venir battre le genou. Dans une sombre allКe du parc oЭ ne brillait aucune lumiЙre et oЭ seules les statues aussi incertaines que le commandant apportaient une vague blancheur, la valise s'aggrippa soudain au pantalon par une de ses boucles qui s'Кtait dКtachКe et Perets, en dКsespoir de cause, l'abandonna. L'heure du dКsespoir Кtait venue. AveuglК par les larmes, Perets se fraya un chemin Б travers les haies sЙches et |
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