"Arkady Strugatsky, Boris Strugatsky. Traduit du russe (Фр.)" - читать интересную книгу автораlongtemps. Le plafond est complЙtement fissurК. Il n'y a qu'Б voir.
Perets se sentit soudain glacК. Il abandonna la housse et saisit son pantalon. - Quelle heure est-il? demanda-t-il. - Minuit passК, rКpondit le commandant en baissant la voix et jetant un regard circonspect autour de lui. - Et oЭ vais-je aller? dit Perets, enfilant une jambe de son pantalon, en Кquilibre sur un pied. Vous n'avez qu'Б me mettre ailleurs, dans une autre chambre... - Tout est complet. Et lБ oЭ ce n'est pas complet, c'est en rКparations. - Chez le veilleur, alors... - C'est complet. Perets fixa tristement la lune. - Dans le dКbarras, alors. Dans le dКbarras, dans la lingerie, dans le poste d'КlectricitК. Il ne me reste plus que six heures Б dormir. A moins que vous ne puissiez trouver Б me loger chez vous, d'une maniЙre ou d'une autre... Le commandant s'agita soudain Б travers la piЙce. Il courait d'un lit Б l'autre, nu-pieds, blЛme, effrayant comme une apparition. Enfin, il s'arrЛta et profКra d'une voix geignarde : - Mais enfin quoi? Je suis un homme civilisК, j'ai fait deux instituts, je ne suis pas un quelconque indigЙne... Je comprends tout! Mais c'est impossible, vous comprenez! Absolument impossible! (Il bondit vers Perets et lui murmura Б l'oreille :) qu'il est expirК, et vous Лtes toujours lБ! Vous ne devez pas Лtre lБ. Je vous en supplie... (Il se laissa lourdement tomber sur les genoux et alla chercher sous le lit les chaussettes et les chaussures de Perets.) Je me suis rКveillК en nage Б minuit moins cinq. Bon, je crois que c'est tout. Ma fin est venue. Je suis parti comme j'ai КtК. Je ne me souviens de rien. Des nuages dans les rues, des clous aux pieds... Et ma femme qui doit accoucher... Habillez-vous, habillez-vous, je vous en prie... Perets s'habilla Б la hЧte. Il comprenait mal. Le commandant n'arrЛtait pas de courir entre les lits, piКtinait les carrКs de lune, jetait des regards dans le couloir, se penchait Б la fenЛtre et murmurait : "Mon Dieu, enfin..." - Je peux au moins vous laisser ma valise? demanda Perets. Le commandant eut un claquement de mЧchoires. - En aucun cas! Vous voulez me perdre... Il faut Лtre sans coeur! Mon Dieu, mon Dieu... Perets ramassa ses livres, ferma non sans peine sa valise, prit son manteau sur le bras et demanda : - Et maintenant oЭ vais-je aller? Le commandant ne rКpondit pas. Il attendait, trКpignant d'impatience Perets prit sa valise et gagna la rue par l'escalier sombre et silencieux. Il s'arrЛta sur le perron et, tentant de calmer son tremblement, Кcouta un moment la voix du |
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