"Arkady Strugatsky, Boris Strugatsky. Traduit du russe (Фр.)" - читать интересную книгу автора - Ne discute pas avec moi, dit Touzik en regardant fixement
Domarochinier. Tu es dКjБ allК dans la forЛt? Tu n'y as jamais mis les pieds, et tu en parles. - Absurde. Qu'est-ce que j'irais faire dans votre forЛt? J'ai un laissez-passer pour y aller. Mais vous, Touz, vous n'en avez pas. Montrez-moi votre laissez-passer s'il vous plaПt, Touz. - Je n'ai pas vu moi-mЛme ces ondines, reprit Touzik en s'adressant Б Perets. Mais j'y crois tout Б fait. Parce que les autres en parlent. MЛme Candide en parlait. Et Candide savait tout sur la forЛt. Il la connaissait comme sa femme. Il reconnaissait tout au toucher. Il est mort lБ-bas, dans sa forЛt. - S'il est mort, fit Domarochinier sur un ton significatif. - Quoi, "si"? Un homme part en hКlicoptЙre, et de trois ans on n'en entend plus parler. Il y a eu l'avis de dКcЙs dans les journaux, le repas de funКrailles, qu'est-ce qu'il te faut encore? Candide a cassК sa pipe, c'est Кvident. - Nous n'en savons pas assez, dit Domarochinier, pour affirmer quoi que ce soit de maniЙre absolument catКgorique. Touzik cracha et alla chercher une autre bouteille de kКfir au comptoir. Domarochinier en profita pour se pencher vers Perets et lui murmurer Б l'oreille, le regard fuyant : - Notez que pour ce qui est de Candide, des ordres secrets ont КtК donnКs... Je me considЙre en droit de vous en informer parce que vous Лtes Кtranger... - Quels ordres? avant de s'Кcarter. Puis il reprit Б voix haute : - Le kКfir est bien, aujourd'hui, il est frais. Le rКfectoire s'emplit de bruit. Ceux qui avaient fini leur repas se levЙrent avec des bruits de chaises et gagnЙrent la sortie. Ils parlaient fort, allumaient leurs cigarettes et jetaient les allumettes par terre. Domarochinier jetait autour de lui des regards mauvais et disait Б tous ceux qui passaient Б proximitК : "Comme vous le voyez, messieurs, c'est quelque peu Кtrange, mais nous sommes en train de parler..." Quand Touzik revint avec sa bouteille, Perets lui dit : - Est-ce que le manager parlait sКrieusement en disant qu'il ne me donnerait pas de voiture? Il voulait plaisanter, sans doute? - Plaisanter, pourquoi? Il vous aime beaucoup, PAN Perets, sans vous il serait malade d'ennui, et il n'a aucun intКrЛt Б vous faire partir, un point c'est tout... Admettons qu'il vous laisse partir, Ъa l'avancerait Б quoi? OЭ vous voyez de la plaisanterie lБ-dedans? Perets se mordit la lЙvre. - Comment faire alors pour partir? Je n'ai plus rien Б faire ici. Mon visa touche Б sa fin. Et d'abord, je veux partir, voilБ tout. - En gКnКral, dit Touzik, on vous vire aussi sec au bout de trois rКprimandes. On vous donne un autobus spКcial, on rКveille un chauffeur au milieu de la nuit, vous n'aurez pas le temps de rassembler vos affaires... |
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