"А.Сент-Экзюпери. Vol de Nuit (фр.)" - читать интересную книгу автораsombre n'©tait en marche. Mais un monde peine diff©rent, sur
place, sortait de l'autre. Pellerin regardait, avec un serrement de c?ur inexplicable, ces pics innocents, ces arЄtes, ces crЄtes de neige, peine plus gris, et qui pourtant commen§aient vivre - comme un peuple. Sans avoir lutter, il serrait les mains sur les commandes. Quelque chose se pr©parait qu'il ne comprenait pas. Il bandait ses muscles, telle une bЄte qui va sauter, mais il ne voyait rien qui ne fлt calme. Oui, calme, mais charg© d'un ©trange pouvoir. Puis tout s'©tait aiguis©. Ces arЄtes, ces pics, tout devenait aigu: on les sentait p©n©trer, comme des ©traves, le vent dur. Et puis il lui sembla qu'elles viraient et d©rivaient autour de lui, la fa§on de navires g©ants qui s'installent pour le combat. Et puis il y eut, mЄl©e l'air, une poussiЁre: elle montait, flottant doucement, comme un voile, le long des neiges. Alors, pour chercher une issue en cas de retraite n©cessaire, il se retourna et trembla: toute la CordillЁre, en arriЁre, semblait fermenter. D'un pic, l'avant, jaillit la neige: un volcan de neige. Puis d'un second pic, un peu droite. Et tous les pics, ainsi, l'un aprЁs l'autre s'enflammЁrent, comme successivement touch©s par quelque invisible coureur. C'est alors qu'avec les premiers remous de l'air les montagnes autour du pilote oscillЁrent. L'action violente laisse peu de traces: il ne retrouvait plus en lui le souvenir des grands remous qui l'avaient roul©. Il se grises. Il r©fl©chit. II pensait reconna®tre, entre mille, un certain visage, et pourtant il l'avait d©j oubli©. IV RiviЁre regardait Pellerin. Quand celui-ci descendrait de voiture, dans vingt minutes, il se mЄlerait la foule avec un sentiment de lassitude et de lourdeur. Il penserait peut-Єtre: quelque chose comme: pourtant tout ce quoi les hommes tiennent si fort s'©tait presque d©tach© de lui: il venait d'en conna®tre la misЁre. Il venait de vivre quelques heures sur l'autre face du d©cor, sans savoir s'il lui serait permis de r©tablir pour soi cette ville dans ses lumiЁres. S'il |
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